La dep se creuse sur moi !

Thomas Ruyant connait depuis 24 heures, et pour encore une journée, les moments le plus délicats de son Vendée Globe. Délicat est un doux euphémisme, car malgré tous ses efforts pour se positionner au mieux par rapport au phénomène météo en développement sur sa zone d’évolution, le skipper de LinkedOut se fait durement châtier par la combinaison de vents forts, jusqu’à 48 nœuds ce matin, et sur une mer infernale, creuse et désordonnée façon "chaudron". Et le pire reste à venir ! « La dépression s’enroule sur moi » résume Thomas, laconique et un peu fataliste. En effet, le centre dépressionnaire situé juste derrière la bateau aux couleurs de la course au changement et en faveur de l'inclusion, se creuse, s’enroule, provoquant une nouvelle accélération de vents en déplacement vers l’Est. Une nouvelle " cartouche » va passer sur LinkedOut, avec des vents attendus en rafales au delà des 50 nœuds.
Faire le dos rond est depuis 24 heures le mot d’ordre à bord de LinkedOut. Thomas, tout en privilégiant un déplacement vers le Nord, dans le but d’éviter cette nuit et demain le plus fort du vent en mouvement dans son Ouest, a dû réduire au minimum sa voilure. Sous trois ris et rien à l’avant, il progresse à dessein lentement, trop lentement cependant pour éviter le plus fort de la dépression. La faute à une mer disons-le, casse bateau, sur laquelle Thomas hésite à renvoyer de la toile pour accélérer. Le compromis du jour semble impossible à décider, entre lenteur qui évite au bateau de taper trop fort dans les vagues, et l’impérieuse nécessité de s’éloigner des zones de vents puissant attendus la nuit prochaine. « J’ai cherché le meilleur placement possible » avoue Thomas, « mais je n’y échapperai pas ! » Une petite et toute relative accalmie est attendue et espérée par le marin du Nord. « Je devrais avoir environ 25 noeuds ces prochaines heures, sur une mer je l’espère plus carrossable » explique-t’il, lucide et terriblement déterminé. « Je relancerai immédiatement de la toile pour tenter de m’échapper le plus possible cap au Nord Est. Je sais que je n’échapperai pas à la punition. Mais j’espère éviter le pire du vent ! »
Thomas navigue en marin de l’extrême, soucieux de sa machine et de sa trajectoire. La course est toujours bien présente dans son esprit, et cette deuxième place au classement général, recouvrée après tant de misères techniques, lui donne du baume au cœur. Son Vendée Globe rêvé et fantasmé est bien là, sous un jour totalement surprenant. « Depuis près de 15 jours, on a "reçu grave"» s'amuse presque Thomas ! « Ce premier mois de course ne m’a pas paru long. Ce sont ces derniers jours qui deviennent lassants car très durs physiquement pour nous et pour les bateaux. Cet Océan Indien ne nous aime pas. Il nous fait payer cher sa traversée. Je vis au jour le jour, me disant que chaque heure me rapproche de temps meilleurs. Cette grosse « cartouche » devrait être la dernière avant une période plus calme. On vit de cet espoir, avec pas mal de stress. Curieusement, j’ai merveilleusement bien dormi la nuit dernière. Le bateau tapait beaucoup, mais je suis content d’être bien reposé pour affronter les prochaines heures qui seront les plus terribles de cette première partie de Vendée Globe…. »
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