Thomas Ruyant de retour en Atlantique !

Le skipper de LinkedOut a coupé la longitude du cap Horn (67° 17’ 21’’ Ouest) la nuit dernière à 1 heure 40 Heure Française, en 3e position du Vendée Globe, croisant à une trentaine de milles dans le Sud du fameux rocher. Son temps de course depuis le départ des Sables d'Olonne est de 56 jours, 11 heures et 20 minutes.
Tout à l'éblouissement et à la fierté de cet accomplissement, Thomas retrouve cet Atlantique Sud qu'il avait quitté le 1er décembre dernier. Alors en deuxième position, il n'aura depuis quasiment jamais quitté le podium provisoire, à l'exception d'un bref intermède. Dire que quitter les mers du Sud est un soulagement serait un doux euphémisme. Si la route reste longue et semée d'embûche, elle est pour tous les solitaires, véritables survivants de l'Indien et du Pacifique, un retour en mer connue, synonyme d'une plus grande sérénité d'esprit. Plus que jamais, place au sport. Pour significatifs qu'ils soient, les écarts en course au large ne sont jamais définitifs tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie. Thomas, guère gâté par le destin depuis le départ, croit en son étoile et compte sur les 6 800 milles de route encore à parcourir pour lui apporter le plaisir de naviguer dont il a été trop longtemps privé dans les impitoyables mers australes. La complexité des phénomènes météo encore à négocier incite le skipper dunkerquois à jouer crânement sa chance. « J’ai envie d’être un peu franc-tireur » avoue t’il….
C'est un Thomas Ruyant rayonnant, heureux et fier qui se réveillait ce matin à temps pour embouquer le détroit de Le Maire, ce bras de mer de 16 milles marins (29,6 km) de large qui sépare l'île des États de la pointe orientale de la Terre de Feu argentine, la péninsule Mitre. Sans transition ou presque, le vent qui hier encore balayait LinkedOut à plus de 30 nœuds, est tombé à une quinzaine d'unités. Le soleil s'est levé, la mer s'est aplanie et c'est escorté de myriades d'oiseaux dont de somptueux et nonchalants albatros que Thomas a quitté ce "monde parallèle du Grand Sud" (dixit Thomas) pour retrouver une familière réalité Atlantique :
"J'ai l'incroyable sensation de revenir à la réalité. J'avais oublié ce qu'était une mer plate ! Je revis ! C'est un truc de fou, tant la transition est brutale. Il y a quelques heures encore j'avais une mer creusée, des rafales à 45 nœuds, dans le froid et l'humidité. Ca "caille" encore mais le soleil est de sortie. Je vois la Patagonie et le bateau glisse sans douleur. Je suis fatigué, mais je suis moralement complètement reboosté par ce sentiment de faire désormais route vers la maison. Les mers du Sud ne se sont pas montrées très sympas. Les moments de plaisir et de contemplation ont été rares. Je n'ai pas trouvé la longue et belle houle que j'avais entrevue il y a quatre ans. Il y a eu quelques phases rapides mais elles n'ont pas duré. On a très (trop) souvent été dans la difficulté de systèmes météos peu favorables, sur une mer trop désordonnée pour vraiment glisser. Le Sud n'a pas été propice à la grande vitesse. C'est une petite frustration. Il y a eu des moments magiques, mais peu de plaisir. La régate, le défi de survivre à ces mers me laissent un vrai sentiment de satisfaction cependant. Troisième au Horn, mon premier Horn. C’est énorme, même si les poursuivants poussent fort derrière ! Oui! je suis Cap Hornier !"
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