Ruyant prend la tête du Vendée Globe

Deux jours déjà que le skipper de LinkedOut Thomas Ruyant tambourinait avec insistance à la porte du commandement du Vendée Globe, et lorgnait sur la première place du classement général provisoire. C’est depuis cette nuit chose faite et le petit gars de Dunkerque est en tête du Vendée Globe! Depuis sa sortie du pot au Noir, il n’a cessé de cravacher pour recoller au leader Alex Thomson pointé à l’entrée de la Zone de Convergence Intertropicale à plus de 100 milles. Le Gallois apparaît au pointage du terme du 13ème jour de course en 2ème position, à 25 milles de Thomas. Alors qu’Hugo Boss accompagnait loin dans l’Ouest, au plus près des rivages Brésiliens, la rotation de l’alizé du Sud Est à l’Est, le skipper Nordiste choisissait une trajectoire plus tendue au vent de ses adversaires, privilégiant les bons angles au vent combinés avec la toile du temps. Il affiche ainsi et depuis 24 heures des vitesses et des performances élevées proches des chrono records connus en Imoca, avec ces dernières 24 heures 511,4 milles parcourus à 21,2 noeuds de moyenne sur le fond. Pour mémoire, le record absolu de distance parcourue en une journée appartient à Alex Thomson avec 536,81 milles.
Au delà d’un classement toujours flatteur et qui récompense l’excellente gestion de cette première quinzaine du Vendée Gobe par le skipper de LinkedOut, on retiendra aussi le placement et l’intelligence de course de Thomas qui regarde loin dans les projections météos. La négociation de la partie Sud de cet Atlantique Australe est, comme à l’accoutumée, exigeante à souhait et c’est bien un trou de souris que rechercheront aujourd’hui les trois leaders, en limite d’un front froid sur leur droite, et de l’anticyclone de Sainte Hélène à bâbord. Un étroit chemin mal pavé de petites dépressions les attend, qu’il faudra savoir enrouler dans le bon sens pour gagner dans le Sud et trouver une nouvelle dépression plus active celle-là, capable de leur ouvrir les portes des grandes latitudes Australes et de la route vers Bonne Espérance. Si d’aventure nos trois lascars parvenaient à se glisser sur ce petit toboggan, les écarts avec le gros du peloton, déjà relevés à plus de 270 milles ce matin, pourraient prendre une ampleur inflationnaire.
Les mots de la nuit :
« Ca se tire la bourre! C’est très stimulant. Il y a une grosse pression entre nous. Les bateaux sont très proches en vitesse et on évolue dans les mêmes systèmes météos. Je suis bien placé pour l’Atlantique Sud. Je ne voulais surtout pas être à la traine dans cette partir du parcours, car il s’y joue des coups d’élastiques dont on ne revient pas. Avec Charlie (Dalin), on a bien cravaché pour revenir sur Alex (Thomson). On affronte une situation classique le long d’un front qui génère de petites dépressions. C’est une situation complexe car le couloir de vents favorables est étroit. Les grosses manœuvres commenceront demain et il faudra beaucoup tricoter pour s’en sortir. J’ai cherché depuis la sortie du pot les bons angles de vent, en visant précisément ce point le long du front. Mon décalage à l’Est était parfait pour avoir les bons angles et avancer régulièrement entre 23 et 25 noeuds.
J’enchaine les longues siestes. Ce ne sont pas de longues nuits mais elles sont bien entrecoupées de belles siestes. J’arrive à enchainer de grandes heures de sommeil. Je ne suis pas en dette de sommeil mais on a juste besoin de bien dormir. On commence à s’habituer aux hautes vitesses du bateau et on s’endort avec plus de sérénité. Je dors sur un gros matelas confectionné sur mesure. Il y a aussi mon siège baquet qui est parfait pour les petites siestes, et le gros pouf pour dormir où je veux dans le bateau. Je rêve beaucoup et dès l’endormissement. »
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